Livre dense, poignant et magnifiquement écrit –l’auteur est écrivain.
Pierre Jourde a perdu son fils âgé de 20 ans, décédé en 11 mois d’une tumeur rénale cancéreuse intraitable – dans tous les sens du terme. Parcours cruel, que ce livre nous fait partager. Beaucoup de remarques justes, d’observations où nous nous reconnaissons… Beaucoup d’entre nous s’y retrouverons.
Christian Boltanski disait que nous mourons deux fois, la première réellement et la seconde quand plus personne ne nous reconnaitra sur des photographies.
Avis que je partage
La survie des morts est dans le souvenir des vivants » aurait dit Cicéron. Dans ce sens, j’ai relevé dans ce livre le passage suivant qui me parle beaucoup :
"Les inconnus qui viennent encore fleurir ta tombe un jour ne viendront plus. Ou ils tomberont malades, ou ils mourront. Tu continueras à t’amenuiser derrière nous, toujours agitant la main du même mouvement d’adieu. Nous n’y ferons plus très attention. Jusqu’à ce moment enfin où, d’éloignement en amenuisement, de disparitions en oubli, il ne restera plus personne sur cette terre pour penser à toi, plus personne pour conserver ton souvenir, plus personne pour savoir à quoi ressemblait ton sourire. Semblable en cela à tous les hommes, oui, mais tu n’es pas tous les hommes pour nous."
Livre marquant et poignant dont on sort différent.
A lire lentement, en avançant peu à peu sur ce difficile chemin, jour après jour.
PT