(tiré et adapté du site des Amis Compatissants Québec et des Compassionate Friends USA) La fondation des « Amis compatissants » fut comme une étincelle qui jaillit entre deux familles dans un hôpital de Coventry en Angleterre, un jour de mai 1968.
L’un des deux pères de famille, Joe Lawley, raconte ce moment tout simple. Son fils de 12 ans, Kenneth, happé sur le chemin de l’école, gisait inconscient aux soins intensifs. En retrait de la famille et des amis assemblés autour du lit, un pasteur s’annonça doucement : «Si je puis vous être d’aucune aide... je suis là... je serai là !»
On lui demanda une prière. Avec Kenneth, le pasteur nomma aussi Bill Henderson, un garçon qui souffrait du cancer dans une chambre voisine. Bill mourut quelques jours après Kenneth. L’idée vint aux Lawley d’envoyer des fleurs aux Henderson, qui téléphonèrent pour dire merci. Les larmes et l’émotion étaient au rendez-vous, Simplement et honnêtement, ils partagent leurs souvenirs heureux et leurs espoirs évanouis, dans une compréhension mutuelle.
Le pasteur, Simon Stephens, gardait le contact. Il observa : « Dans vos réunions, vous vous entraidez comme jamais je ne pourrais vous aider, ni personne d’autre probablement. » On alla visiter la famille d’un autre enfant victime de la route. L’amitié se propageait.
Simon Stephens réunit les familles et l’on discuta d’étendre ce bienfait d’aide mutuelle à d’autres parents en deuil. Une organisation? Un nom? Le mot « compassion » était revenu souvent quand on cherchait à s’expliquer le succès des réunions, et l’idée de former une association émergea. C’était en janvier 1969. Ainsi naquit la « British Society of the compassionate friends ».
Le 8 octobre 1970, Gabrielle Shamres, âgée de 10 ans, décédait aux USA dans un accident de train. Ses parents Arnold et Paula Shamres, ayant lu l’année suivante dans le TIME un article au sujet de l’association The Compassionate Friends, prirent contact avec celle-ci et furent à la base de la création des Compassionate Friends US. Aujourd’hui, le mouvement s’étend à travers le monde.
Qui peut mieux comprendre ma douleur que celui qui en a connu une semblable ? Qui peut mieux comprendre le drame que je traverse que celui qui en a traversé un semblable ?
Et d’ailleurs, avec qui la ville de Coventry s’est-elle jumelée ? Avec Dresde, en Allemagne, autre ville martyre…
*Joe Lawley est décédé en 2016