Comme chaque année depuis dix-huit ans, depuis 2007 en fait nous avons réservé une journée entière- tout un WE en fait- à honorer le souvenir de nos enfants disparus dans le cadre de notre Commémoration.
Et ce comme chaque année aussi le deuxième dimanche de décembre, Journée Mondiale dédiée aux enfants disparus dont c'était là la vingt-septième édition - la première s'étant tenue en 1997.
Notre dix-huitième Commémoration donc s'est faite en trois temps, étalée sur tout le WE:
- Samedi 7 décembre:
Nous nous sommes réunis à la Stèle à l'Enfance Brisée/ Enfant Inconnu au Jardin anglais à Vesoul. Les service municipaux de la mairie y avaient érigé un sapin la veille: merci à eux.
Nous étions une trentaine de personnes, réfugiées sous des Vite-abris bien venus: merci à Ingrid et Pierre pour cette initiative sans qui cette première partie ce la commémoration n'aurait pu avoir lieu tant était forte cette pluie battante qui ne nous a pas lâchés de la matinée...
La chorale de l'association - constituée de personnes directement concernées: symbolique forte- et Déborah, chanteuse nous venant de Belgique ont pu ainsi se produire.
Avec au final accrochage sur le sapin de nos étoiles porteuses des noms de nos enfants trop tôt partis - ce pourquoi nous étions là.
- Dimanche 8 décembre:
Commémoration proprement dite à l'église de Neurey les la demie, à 10h30. Trente à quarante personnes se sont retrouvées là pour honorer la mémoire de leurs enfants, frère ou soeur disparus.
La chorale de l'association avec accompagnement guitare a bellement animé cette cérémonie toujours très émouvante: dépôt de 18 roses blanches, allumage de la bougie reçue en 2016 à Francfort des Amis Compatissants anglais, accrochage d'étoiles marquées au nom de nos enfants sur un ciel symbolique, pose de bougies sur une grande étoile au sol, chants, témoignages..
Temps fort pour l'association, née d'ailleurs de la Commémoration de 2007: nous n'oublions pas.
Mot d'introduction - éditorial du livret:
« Je ne vis plus qu’à demi et j’erre sur la terre comme une ombre… »
écrit désespérée une poétesse * du premier romantisme allemand après avoir perdu de dysenterie sa fille aînée âgée de quinze ans le 12 juillet 1800. La seule enfant « qui lui restait » de quatre…Pour continuer à vivre, composer avec la mort, elle va développer des « stratégies du bonheur » qui lui permettront, avec plus ou moins de succès, d’accepter la dialectique du pire et du meilleur, du malheur et de la joie, les deux faces inséparables de l’existence. Avec l’espoir qu’un jour le brouillard se lève, laissant enfin apparaitre une étoile à fonction de guide.
Deux siècles après, ces lignes ne nous sont pas étrangères et nous pouvons nous y reconnaître, nous qui avons aussi vécu cela. La douleur liée à la perte d’un enfant est en effet universelle et ne connait de frontière ni géographique ni temporelle : elle est, par-delà l’espace et le temps.
A preuve cette Commémoration, la dix-huitième pour nous, qui s’intègre dans la Journée Mondiale dédiée aux enfants disparus, la vingt-septième cette année. Journée si particulière en ce temps de l’avent, toute entière consacrée à nos enfants qui ne sont plus. Façon de cultiver leur mémoire et leur souvenir. Et c’est vital pour nous, car sinon, quoi ?
Journée qui, du fait de l’universalité de la douleur par perte d’enfant nous ouvre aussi sur la souffrance d’autrui. Cette souffrance-là, d’ailleurs, qui d’autre que nous, qui d’autre que toi la pourrait mieux comprendre ? Nous qui avons connu et traversé semblable drame, semblable souffrance ? Vécu partagé, fraternité des éprouvés, bien sûr….
Notre association a l’ambition de jouer pour certaines et certains ce rôle d’étoile à fonction de guide : suis moi, prends la main que je te tends pour t’aider à franchir ce gué, pour sortir des brumes qui t’enveloppent et te perdent… Un rôle de passeur visant à amener sur l’autre rive celles et ceux qui après la perte d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur ne vivent eux aussi plus qu’à demi, errant sur la terre comme des ombres. Les amener là où ils reprendront pied, où ils reprendront espoir.
Si certains revenus à la vie poursuivront leur route, d’autres resteront pour à leur tour s’en retourner chercher et guider les personnes en demande jusqu’à ce qu’elles reprennent pied, elles aussi…
Gardons-nous de nous fermer à autrui, demeurons ouverts et veillons à garder la main tendue aux autres, à ceux en particulier qui attendent encore peut-être là-bas d’être aidés et ramenés à la vie.
Pour l’heure, poursuivons notre chemin et essayons ensemble de faire advenir encore de belles choses! N’est-ce pas là ce que nous devons à nos enfants, nos frères ou nos sœurs disparus ? Chérir leur mémoire certes mais aussi essayer de transmuter notre peine et notre souffrance en un bien qui ferait sens - cela sous ce que nous sentons au plus profond de nous-même être leur regard, approbateur, aimant et confiant ?
PT
* Caroline Schlegel-Schelling – Texte tiré/inspiré du chapitre écrit par V.Dallet-Mann in « La mort de l’enfant: approches historiques et littéraires »
- Dimanche 8 décembre 19h:
Chacun a eu à coeur d'allumer à 19h une bougie sur le seuil de sa fenêtre, participant ainsi à la guirlande lumineuse qui ira symboliquement tout autour du monde, geste soulignant l'universalité de la douleur par
perte d'enfant.
Belle commémoration...
PT
Plus de photos en partie privée
Médias:
Est Républicain:
France Bleu Besançon:
https://www.francebleu.fr/infos/societe/maintenir-le-souvenir-de-nos-enf...
https://www.francebleu.fr/infos/societe/maintenir-le-souvenir-de-nos-enfants-les-familles-haut-saonoises-en-deuil-commemorent-leurs-enfants-morts-4334780 - via France Bleu
FR3:
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/haute-sa...
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