Lorsque tu es parti à cause d'un accident,
Ils t'ont tous éloigné du monde des vivants
Et, avec de la terre, ils t'ont bien recouvert.
Pour eux, quelle évidence, tu n'étais plus présent.
Nul d'entre eux ne se doute que tu es encore là
Et, qu'à chaque matin, je repars avec toi.
Même si au long de l'hiver, la trace de tes pas
Sur le blanc du chemin jamais plus ne se voit.
Que m'importe de te voir pour croire en ta présence
A travers l'ombre noire, je te sais près de moi.
Mon bonheur d'aujourd'hui reste celui d'antan.
L'essentiel est pour moi que tu sois toujours là !
Paul Eluard