Valérie

Valérie
19/09/1966
07/05/1998

Pâques 1998 – Pâques 2012

La nature s’éclate et se pare de couleurs chatoyantes : le blanc des aubépines, le jaune des forsythias, le rouge des tulipes… Les arbres resplendissent de fleurs roses et blanches, d’abeilles, de “Vie”.

Les oiseaux sont fous, ils se régalent de soleil chaud et radieux.

Notre cœur à nous est gris : tu manques tellement à ce tableau qui est le même cette année dans ses couleurs que ce sept mai 1998 où le soleil m’a éblouit en sortant de l’hôpital. Je ne pouvais plus regarder le soleil ni les fleurs. Mon âme était morte, mon cœur ouvert d’un trou béant. Je ne te serrerai plus jamais dans mes bras. Je venais de recueillir ton dernier soupir, ton dernier regard. J’étais pétrifiée au pied de ton lit.

Mais tes deux petits chéris étaient là. Ils n’avaient plus de maman. Papa était là, sans réaction. Vous aviez besoin de tendresse. Mamy se devait d’être forte pour toi, pour eux.

Quatorze longs printemps, toujours douloureux en les voyant refleurir sans toi.

Ton Papa, tes frères et sœurs n’ont rien oublié de ta gaité, de ta douceur, de ton rire, de ton amour de la vie.

Jusqu’à l’annonce de cette terrible maladie que tu refusais d’accepter.

Ton Papa s’est enfermé dans sa tristesse. Tu as emmené avec toi toute son énergie.

Moi, j’ai trouvé des amis compatissants en qui, dans le regard et les paroles, nous nous sommes reconnus, unis dans une même maladie : être orphelins de nos enfants.

Dans nos yeux une étoile s’est éteinte à jamais.

Et depuis le 7 mai 98, j’attends Pâques avec la même tristesse et appréhension. La douleur, un peu endormie au fil des années, se réveille alors et c’est de nouveau la crucifixion.

Nous t’aimions et nous t’aimons tant.

Ta maman Danièle