24 mars 2023: Notre Assemblée Générale

Notre onzième Assemblée Générale s'est en effet tenue le 24 mars 2023 à 18h30 au 17 rue Jules Ferry à Vesoul.

Assistance: 56 adhérents, présents ou représentés sur 78 membres à jour de leur cotisation 2022 (90 membres réels). Ce qui est fort bien et nous a réjouis.

A noter aussi que Mr. Krattinger s'est fait remplacé par Mme Karine Guillerey conseillère départementale du canton de Lure et que le maire de Vesoul l'a été par Mme Malika Bernardin adjointe à la Mairie de Vesoul en charge des solidarités. Présence également de la nouvelle présidente de l'UDAF Mme Larcher et Mme Laut présidente de l'Association des Conjoints survivants et Parents d'Orphelins de la Haute Saône.

Excellente ambiance tout du long avec un auditoire attentif et bienveillant.

L'association arrive à un tournant. Le président en fonction depuis les débuts -c'est à dire moi- souhaite pour le bien de l'association céder sa place et espère ainsi une revitalisation de l'AFDE, une impulsion "de sang neuf" comme l'on dit.

Dans cette optique j'insère mon rapport moral qui expliquera mieux ma démarche:

RAPPORT MORAL
AG du 24 mars 2023

Douze ans déjà…
Notre association a été en effet fondée en 2011, mais existe dans les faits depuis 2007.
Nous avons ensemble parcouru depuis bien du chemin, croisé bien des personnes endeuillées par la perte d’un enfant, d’une sœur ou d’un frère. Certaines, nombreuses sont restées, d’autres n’ont fait avec nous qu’un bout de leur chemin. Mais toujours nous avons partagé avec nos compagnons de route la fraternité des éprouvés, offert ce vécu partagé qui fonde notre association.
Car qui en effet comprendra mieux ma souffrance que celui ou celle qui en vécu une semblable, qui comprendra mieux ce par quoi je passe que celui ou celle qui est lui aussi, elle aussi passé(e) par-là ?
Là est le fondement de notre association. Celui qui nous autorise à accueillir de nouvelles personnes que le malheur oblige elles aussi à entrer à leur tour sur ce chemin rude et caillouteux. Voyage qu’elles n’avaient jamais pensé ni même imaginé jusque-là devoir un jour entreprendre. Et pourtant…
N’oublions donc pas que l’association n’a pas pour but premier –même s’il reste tout à fait louable- le bonheur et le bien-être de nos « anciens » mais doit se focaliser sur l’accueil de personnes nouvellement endeuillées à qui nous nous devons de tendre la main. Ce qui peut pour beaucoup d’entre nous et avec le recul des années passées depuis notre propre deuil nous bousculer, nous amener à nous faire sortir de notre zone de confort. Nous « plomber » même, comme on dit.
Mais perdre ce fil-là serait perdre notre âme - et l’association son sens profond.
Bien sûr qu’il nous faut aussi en parallèle  tout faire pour nous sentir bien ensemble, resserrer plus encore  s’il est encore possible les liens d’amitié qui se sont établis entre nous aux fil des ans. Bien sûr qu’il nous faut veiller à ne rien détruire de cette fraternité, de cette attention chaleureuse que nous avons les uns pour les autres, de cet état d’esprit si particulier dont des personnes étrangères à l’association m’ont souvent fait part. C’est l’écrin, superbe, mais c’est en son sein que se trouve la pierre précieuse, celle qu’il convient de choyer et de protéger plus particulièrement, celle qui symbolise l’accueil, la main tendue à quiconque perd un enfant, un frère ou une sœur. Viens, nous sommes là, nous t’écoutons et prendrons part à ta peine. A deux, entre compagnons de misère, la charge sera moins lourde à porter.
Les anciens qui demeurent encore dans l’association ne le font pas parce qu’ils n’arrivent pas «  à sortir de leur deuil », comme on pourrait le penser mais pour entre autre donner aux nouveaux endeuillés reçus dans l’association un peu de ce qu’eux-mêmes ont reçu en leur temps, il y a longtemps parfois.
 N’oublions pas ces fondamentaux et ne nous écartons pas de la voie droite.
Je préside cette association depuis sa création. Officiellement depuis douze ans, depuis seize ans en pratique.
C’est beaucoup, c’est trop. Il serait bien pour l’association qu’une relève s’installe, instille un nouvel élan car de moi il n’y a plus guère à espérer au mieux qu’un maintien, celui de la poursuite de ce qui est. Et cela signerait l’évolution à terme vers la sclérose, le rabougrissement, même si quelque part et parfois  illuminé par les souvenirs de  temps anciens que l’on ne peut plus ressusciter.
Car nous en avons fait des choses, ensemble ! Nous sommes partis de rien, d’une idée. Mais l’idée là comme ailleurs est, tout ensemble rien et tout à la fois car elle est au fondement de toute action.
Première commémoration décidée ensemble en novembre en 2007, réalisée trois semaines plus tard. Y étaient déjà inscrits la plupart des fondamentaux de la cérémonie. Puis constitution de l’association, officialisant une action dépassant la seule commémoration pour couvrir toute l’année. Développement de diverses actions, dans beaucoup de domaines, marchés de Noël, activités manuelles, formations à l’accueil et à l’écoute, groupes de parole, location d’un Local qui nous est propre, …etc etc…
Le déroulement des choses nous a été jusqu’ici étonnement favorable. On s’est souvent plu à penser que peut-être nos enfants n’y étaient-ils pas pour rien…
Toutes ces réalisations ne sont bien évidemment pas de mon seul fait. C’est ensemble que nous avons bâti l’édifice. Merci à vous sans qui rien de tout cela n’aurait été.
Mais pour l’heure il vous faudra trouver prochainement un nouveau capitaine qui sache, lui ou elle, lui insuffler un nouvel élan, de nouvelles idées pour éviter à l’esquif de s’encalminer faute de vent, de dériver sur les récifs du temps, ceux de la routine stérile. Avant un naufrage progressif et annoncé, ce dont personne ici ne veut.
Merci de tout cœur pour votre accompagnement tout au long de ces années.
Marianne et moi n’oublions pas ce que nous vous devons quand nous aussi avons traversé ces heures sombres, enténébrées : nous avons-nous aussi compté parmi les tout premiers bénéficiaires de cette association.
Merci
PT

Photos complémentaires en partie privée