2 mai 2019: Film "Et je choisis de vivre"

 

Beaucoup de membres de l’association étaient venus assister jeudi 2 mai à la projection au cinéma Majestic de Vesoul du film « Et je choisis de vivre».

Projection en avant-première ici que l’on doit à la ténacité de Valérie et à son investissement dans ce projet. Merci à elle.

Le thème de ce film, rarement traité nous concerne au plus haut point, à savoir celui de la reconstruction d’une mère après la perte récente de Gaspard, son petit garçon. Histoire de son cheminement depuis, au propre comme au figuré vers son retour à la vie.

Cheminement partant des abysses de la désespérance la plus profonde (De profundis clamavi…) dans l’espoir d’atteindre ce sommet d’où pouvoir enfin entrevoir un horizon auroral encore, plus deviné que vu, mais riche d’espoir et de lumière. Celui du retour à la vie, une autre vie.

C’est donc l’histoire d’une ascension, celle d’une longue montée par un chemin difficile et escarpé dans les monts de la Drome jusqu’au sommet entrevu, là-bas, dans le lointain. Une anabase. Au propre comme au figuré, ascension physique et salvifique mais aussi allégorie ou métaphore filée de notre propre cheminement sur le chemin de deuil, celui qui est le nôtre. Des ténèbres vers la lumière.

Cheminement non sans risque sur cet étroit sentier avec tout du long de réels dangers de chute. En correspondance métaphorique avec un parcours de deuil comportant lui aussi de réels risques de rechutes tant il est vrai que même s’il y a été reconnu différents stades, ceux-ci ne s’agencent bien sûr pas de façon linéaire. Mais au contraire de façon parfois plus ou moins chaotique avec de multiples allers et retours.

La maman endeuillée avance aidée, soutenue et entouréee par ses compagnons de route et c’est ainsi qu’elle réussira avec leur aide à atteindre le terme de cette montée. Là aussi la métaphore n’est jamais bien loin, renforcée encore par les rencontres que cette ascension lui ménagera: à savoir celles de personnes qui sont déjà passées par là, qui ont déjà bien avant elle entrepris  cette montée et qui l’ont pu  mener à son terme. Ou presque.

Vois, moi aussi j'ai dû avant toi emprunter ce chemin, j’ai connu ce désespoir, cette souffrance mais maintenant, arrivée là où je suis après ce long cheminement si difficile, je vais mieux, je suis revenue à la vie et ai retrouvé une certaine forme de sérénité. Sans rien oublier.

Transmission "par les anciens" d’un message d’espoir. Comme le proposent en leur sein nos associations aux personnes qui ont perdu un enfant, un frère ou une sœur.

Ce film aborde avec justesse divers questionnements relevant de ce type de deuil et ce qui y est dit « sonne » vrai. Preuve d’un travail d’amont pensé, documenté et réfléchi. Le levier de la contagion émotionnelle –dont le sujet pouvait faire craindre un usage facile- n’a pas été utilisé ou alors de façon maitrisée et c’est à porter au crédit de ce film.

Au total, film sur le deuil par perte d’enfant, la souffrance et la désespérance du temps de l’après, prélude à une reconstruction passant métaphoriquement par une ascension longue et difficile vers un sommet entrevu et espéré. Et atteignable : celui quand même d’un retour à la vie. Certes différente de celle imaginée dans le temps de l'avant mais porteuse potentiellement d'autres réalisations, d'autres espérances, riche d'autres rencontres. Sans rien oublier.

   PT

Tags: 
Fichier complémentaire: